L’intersectionnalité dans la relation d'aide
- Juliana LC
- 10 juin
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 11 juin

Ce n’est pas une question du nombre d’identités qu’on porte, mais de la façon dont le monde y réagit.
L’intersectionnalité est un concept central dans plusieurs discussions sur la justice sociale, la race et le genre. Il a été introduit par Kimberlé Crenshaw, professeure de droit aux États-Unis et militante des droits civiques.
Dans les années 1980, elle a constaté que les lois et les politiques publiques traitaient le racisme et le sexisme comme des problèmes séparés — ce qui faisait en sorte que les femmes noires étaient ignorées des deux côtés.
C’est pour cela qu’elle a créé le terme intersectionnalité : pour montrer comment différentes formes d’oppression (comme le racisme, le sexisme et le classisme) se croisent et s’accumulent dans la vie de nombreuses personnes.
Le cœur du concept, c’est de comprendre comment les structures sociales rendent certaines identités plus vulnérables que d’autres.
Comment les lois, les politiques et les institutions finissent par exclure certaines personnes tout en en avantagent d’autres.
Dans ma pratique comme thérapeute, cette approche est un pilier. Elle m’aide à regarder le contexte de vie de la personne :
Qu’est-ce qu’elle vit en ce moment?
Quels obstacles se dressent devant elle?
Quelles voix ont été réduites au silence?
L’intersectionnalité me pousse à rompre avec l’idée d’un « sujet universel », neutre, qui pourrait être accompagné selon un seul et même modèle — sans tenir compte de son histoire, de sa couleur de peau, de sa classe sociale ou de son territoire.
Elle demande une écoute attentive, une posture décentrée, et une grande sensibilité pour reconnaître que la souffrance émotionnelle ne naît pas dans le vide : elle se construit à travers les violences du quotidien, les silences imposés et les structures d’exclusion.
Écrit par Juliana L Camargo




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